Immersion dans un chantier mégalithique 

Le 7 avril, Rosalie Jallot, Archéologue Néolithicienne à l’Inrap, est venue à Saint-Just présenter aux membres du Réseau des Sites Préhistoriques de Bretagne (RSPB), quelques résultats de ses recherches en archéologie expérimentale sur les chantiers mégalithiques.

Son travail intègre un corpus de plusieurs sites mégalithiques français. Son objectif est de répertorier les similitudes et différences de chaque site afin d’émettre des hypothèses globales sur les modes de vie des néolithiques et notamment sur la structuration de leurs territoires.

La présentation a été divisé en deux parties : explication des recherches sur quelques sites sélectionnés et les modèles qui en découlent, puis explication des expérimentations sur les techniques d’extraction, de façonnage, de déplacement et de levage de stèles.

Chaque phase des expérimentations a comporté des tests de différentes techniques et matériaux afin de comparer les techniques plébiscitées par la littérature scientifique à la réalité du terrain. Les blocs supports des expérimentations ont été sélectionnés pour ressembler le plus possible (par leur dimensions, poids, type de roches…) à ceux identifiés lors des travaux de recherche archéologique de Rosalie Jallot, notamment des stèles anthropomorphes comportant des gravures.

De l’extraction au façonnage du bloc… Zoom sur un projet d’expérimentation

• Choix de la roche et extraction

L’expérimentation a été réalisée sur deux roches différentes. La comparaison semble montrer l’importance du choix de la roche, afin de faciliter sa mise en forme et la réalisation de gravures. Une roche présentant une matrice homogène réagira mieux aux percussions qu’une roche à matrice hétérogène.

Pour l’extraction de la roche, le groupe de chercheurs a testé différentes techniques connues comme le choc thermique ou encore l’utilisation de coins et de leviers en bois. Sur ces deux méthodes, il semblerait que l’utilisation de coins et de leviers en bois soit plus efficace que le choc thermique, pourtant mis en avant dans la littérature.

• Façonnage de la stèle

Un temps important a été consacré au façonnage du bloc et à la réalisation d’une gravure. Les expérimentateurs ont utilisé plusieurs types de percuteurs, en silex et métadolérite, ainsi que différentes techniques (percussion directe et indirecte). Les retours de Rosalie Jallot invitent à penser que la percussion directe est la plus indiquée pour un débitage efficace. La métadolérite quant à elle semble être très efficace pour la mise en forme du bloc.

Les opérations de déplacement des blocs ont bénéficié de l’expertise de Philippe Guillonnet, de Préhistoire interactive, membre du RSPB.